Présentation

Les troubles psychiatriques résultent d’interactions complexes entre des facteurs socio-économiques, culturels, et biologiques. Sur le plan biologique, ils mettent en jeu des facteurs de vulnérabilité individuelle, notamment génétiques, qui interagissent étroitement avec les expériences de vie, en particulier au cours de la petite enfance. Ces interactions se produisent dans le cerveau, où les modifications moléculaires qui en résultent induisent des modifications du fonctionnement cérébral qui contribuent à l’émergence de troubles comportementaux, émotionnels et cognitifs.

Alors que l’étude de cette physiopathologie s’est longtemps focalisée sur le cerveau, les travaux récents suggèrent que ces maladies pourraient affecter d’autres organes et systèmes (sang, microbiote, système immunitaire), et mettre en jeu des formes de communications inter-tissulaires largement méconnues. Ces tissus périphériques, parce qu’ils sont facilement accessibles, pourraient permettre de caractériser des biomarqueurs moléculaires pour améliorer le diagnostic et l’évaluation de la sévérité de ces troubles, et mesurer l’efficacité des traitements utilisés.

Nous nous focalisons en particulier sur les mécanismes épigénétiques, notamment la méthylation de l’ADN. Les mécanismes épigénétiques sont des processus qui modulent l’expression des gènes de façon réversible. Ils permettent de mieux comprendre comment les expériences de vie, comme une expérience traumatique ou la consommation de médicaments tels que les opiacés, peuvent avoir un impact sur l’expression des gènes, le fonctionnement des cellules et du cerveau.

En collaboration avec des équipes de psychiatres, addictologues et sociologues, notre équipe explore ce paradigme selon 2 axes majeurs:

Biomarqueurs des troubles de l’humeur, des comportements suicidaires, et de la maltraitance infantile

Les troubles de l’humeur sont des pathologies chroniques, dont le retentissement sur la vie des individus et leurs familles sont considérables. Les études épidémiologiques montrent que les traumatismes et la maltraitance dans l’enfance représentent des facteurs de risque psychopathologique majeurs pour ces pathologies. Chez certains patients, l’évolution de la maladie peut malheureusement aller jusqu’à l’apparition d’idées ou de comportements suicidaires. Dans ce projet, nous caractérisons de larges banques d’échantillons sanguins issus de patients présentant un trouble de l’humeur (trouble dépressif caractérisé, trouble bipolaire), dont les antécédents dans l’enfance et les comportements suicidaires ont été bien caractérisés dans de nombreux centres hospitaliers. Notre objectif est de mettre en évidence des biomarqueurs sanguins de ces troubles, et des facteurs de risque associés.

Biomarqueurs du trouble de l’usage d’opiacés

Ce projet s’appuie sur une première en France, la création en 2016 de salles de consommation à moindre risque à Strasbourg et à Paris. Ces structures ont pour objectif d’accueillir les usagers, de leur procurer du matériel d’injection stérile et de faciliter leur prise en charge sociale, médicale et psychiatrique. En recrutant dans ces structures des sujets qui présentent un trouble de l’usage d’opiacés plus sévère que dans les centres spécialisés traditionnels (CAARUD, CSAPA), dans une situation de forte précarité socio-économique, notre objectif est de caractériser des biomarqueurs moléculaires, notamment épigénétiques, qui seraient détectables dans le sang et pourraient permettre de mieux caractériser la sévérité du trouble, ainsi que son évolution clinique.

Membres de l'équipe

Camille Falconnier

Amazigh Mokhtari

Alba Caparros-Roissard

Mohamad Yassine

Collaborations
  • Raoul Belzeaux, El Chérif Ibrahim, Eduardo Gascon (Hôpitaux Universitaires de Marseille, Institut de Neurosciences de la Timone, Marseille, France)
  • Andrée Delahaye-Duriez (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Neurodiderot Inserm UMR 1141, Paris, France)
  • Bruno Etain & Cynthia Marie-Claire (Université Paris Descartes, INSERM UMR 1144, Paris, France)
  • Gustavo Turecki (McGill Group for Suicide Studies, Douglas Hospital Research Centre, McGill University, Montréal, Canada)
  • Benoit Labonté (CERVO Institute, Laval University, Québec, Canada)
  • Laurence Lalanne-Tongio (Hôpitaux universitaires de Strasbourg, France)
  • Marie Jauffrret-Roustide (Cermes3, Paris, France)
  • Benjamin Rolland (Service Universitaire d’Addictologie de Lyon, France)
  • Emilie Olié & Philippe Courtet (Hôpitaux Universitaires de Montpellier)
Techniques
  • Séquençage de nouvelle génération (RNA-Seq, WGBS, RRBS, ChIP-Seq)
  • Bio-informatique
  • Analyses intégratives multi-omiques
Financements
  • Agence Nationale pour la Recherche (ANR)
  • Fondation pour la Recherche sur le Cerveau (FRC)
  • Union Nationale des Familles et Amis de personnes Malades et/ou Handicapées Psychiques (UNAFAM)
  • Fondation de France
  • American Foundation for Suicide Prevention (AFSP)
ANR-523x151
logo-unafam3_180x180
logo-FdF_180x180
logo-AFSP-442x180

Nos Publications

PubMed-400x164
logo-cnrs-90x90-1
logo-unistra-300x108-1
logo-inserm-300x124-1
logo_neuropole-120x120
logo_neurex-300x157